« Le bruit de la porte de la cellule qui se referme dans la prison de Rio continue de résonner dans ma tête. Soudain, ça y est. C'est le courtcircuit. Un flot de souvenirs impossible à endiguer me fait suffoquer. Dans une forte lumière blanche défilent devant mes yeux des images, des scènes les plus diverses de mes dix années passées aux côtés de Patrick Haemers, l'homme le plus recherché de Belgique. L'ennemi public numéro 1. Patrick et Kevin qui jouent à cache-cache près de la piscine de notre villa à Barra de Tijuaca, un quartier résidentiel de Rio de Janeiro [...] Je suffoque. Patrick qui me crie quelque chose en passant sa main dans sa barbe. Je ne vois que le mouvement de ses lèvres. Je veux entendre ce qu'il dit ! Patrick, qui entre dans la cuisine de la villa de Lasne, en Belgique, accompagné de Philippe. Tel un jeune enfant, il me montre les sacs remplis d'argent dont ils viennent de s'emparer. Mes intestins se tordent. Patrick qui nettoie une arme dans la cuisine, l'assemble, se lève et embrasse Kevin sur la tête. Puis, je l'entends dire : « Je vais travailler. » Patrick Haemers était le chef de la « bande à Haemers ». Dans les années 80, ils ont terrorisé le pays en braquant des fourgons de transports d'argent et ont acquis une « renommée internationale » en enlevant Paul Vanden Boeynants, ancien Premier ministre. Pour la première fois, Denise Tyack, la veuve de Patrick Haemers se confie au journaliste Peter Boeckx et parle à coeur ouvert de sa vie avec « Le grand blond », une vie d'opulence souvent, mais également en marge de la société.
